LE CEGEP: UNE PRESENCE ESSENTIELLE

QU'EST-CE QU'UN CEGEP?

Dans les yeux du Taoïste, c'est un puits -- une source d'eau fraïche et claire. C'est un endroit où un jeune voyageur peut se désaltérer. L'eau de ce puits contient un élixir transformateur. Ce liquide est capable d'éteindre le besoin de savoir qui brûle dans le cerveau de l'apprenti de la vie. Quelques bouchées et par conséquent, le novice se transforme en guerrier -- préparé à suivre le chemin de son propre choix. Alors, le Cégep est décidément une présence essentielle dans sa vie, sans laquelle il pourrait mourir de soif.

Du point de vue d'un Bouddhiste, le Cégep représent un temple; un lieu saint, un lieu de pélerinage; car c'est un centre d 'érudition, de documentation, et d'information. Selon sa philosophie de réincarnation, le collège n'est que la dernière incarnation de la communauté scolaire qui existe depuis le début de l'humanité. C'est ici qu'il peut sacrifier ses jours en quête de discipline, de préparation, d'éclaircissement et de renaissance. Il sait bien qu'ici, il sera immergé dans un univers dévoué à l'apprentissage. Alors, c'est au Cégep qu'il pourra toucher la main de l'esprit créatif de l'intellectuel.

Possez la question à une jeune fille de dix-sept ans, dans laquelle bat un coeur féministe. Elle pourrait bien vous répondre qu'elle voit le Cégep comme un canal de renaissance ou un cocon. Son passage à travers ses années de Cégep fera mûrir une adolescente, et le papillon qui sortira sera une femme de sagesse, de maturité et d'indépendence; une femme qui est prête à suivre et vivre une vie quotidienne de valeurs. Dès qu'elle entre par la porte, elle s'implique dans un environnement dévoué aux passages. C'est ici que l'équipe du présent passe le baton à l'équipe de l'avenir déjà inhérentes dans le présent.

Et le père d'un jeune homme de seize ans: que répondrait-il à cette question "qu'est-ce qu'un Cégep"?

Si c'est un homme qui a travaillé physiquement toute sa vie: un homme qui connaît bien le sens du mot "fatigué", il dira que le Cégep représente pour son fils, une porte qui s'ouvre sur une vie moins dure que le sienne. Il croit que le collège est la place pour apprendre comment se tailler une place avec le cerveau et non avec le corps; une leçon essentielle dans l'âge de la technologie.

Si c'est un homme professionel, de la classe moyenne, qui gagne sa vie grâce à ses connaissances, il sait bien par ses propres expériences scolaires que le Cégep est un port d'embarquement; le point de départ d'un voyage qui se termine dans un état de sécurité et de confort. Il vous dira que les années de Cégep sont la période de gestation qui précède la vie adulte. C'est durant ces années qu'il a consacré tout son temps à apprendre la manière de choisir sa propre voie, sa direction et sa tribu dans la vie. C'est le temps où les jeunes vont acquérir une formation non seulement académique, mais aussi spirituelle et émotionnelle pour les préparer au cycle le plus long: la vie adulte.

Pour le Socialiste, c'est un noyau d'idées et d'idéologie; d'activités politiques et sociales. Les rêves et réalisations politiques du passé et de l'avenir peuvent être étudiés et assimilés. C'est une table à laquelle il pourrait assouvir sa faim de connaissances et de compréhension de l'homme politique à travers les âges, afin de le rendre participant dans la vie politique d'aujourd'hui. C'est un endroit pour mettre à l'épreuve et en pratique ses dons de persuasion sur la mini-société représentée par les étudiants du Cégep. C'est une ruche de changements sociaux, ainsi qu'un centre de communications et de communion. Les Cégepiens lui fournissent une population qui est prête et qui a la volonté d'apprendre et d'explorer des idées nouvelles.

Pour un homme âgé de quarante-cinq ans qui perdra son emploi après vingt-quatre ans de service s'il n'apprend pas comment utiliser un ordinateur, le Cégep lui offre des cours de perfectionnement qui lui permettront de se mettre à jour dans son domaine.

Pour la femme qui avait quitté le monde du travail depuis plusieurs années pour des raisons familiales, le Cégep lui offre l'opportunité de se préparer à sa réintégration. Elle y trouvera les outils nécessaires pour revenir sur le marché du travail d'aujourd'hui.

Même le touriste qui veut savoir le nom d'une fleur sauvage de la région verra la bibliothèque du Cégep comme source d'informations.

C'est bien beau tout cela, mais que dirait l'homme de la rue ordinaire et matérialiste, qui veut seulement faire assez d'argent pour mener une petite vie tranquille en banlieu avec sa femme, son "enfant et demie", et sa Honda?

Si c'est un matérialiste réaliste, il saura que les emplois fortement rémunérés sont réservés a ceux qui sont diplômés. Il saura aussi que les prix montents et alors le style de vie qu'il a choisi devient très dispendieux. Finalement, s'il est informé, il sait que les employeurs de l'industrie de haute technologie se plaignent d'un manque d'employés compétents pour travailler dans les secteurs de pointe. Alors, il dirait: "Le Cégep c'est mon passport pour le bonheur. C'est gratuit, au bout de trois ans j'aurai acquis des compétence utiles telles que programmation et entretien d'ordinateurs, et ainsi je serai au septième ciel."

En résumé, il est évident que le Cégep se représent sous plusieurs formes selon les différents points de vue. Moi, je le vois comme un tunnel par lequel les enfants entrent et les jeunes en sortent, encore assez jeunes pour être idéalistes, mais assez matures pour avoir appris la patience, la persévérance et l'engagement à la cause. C'est aussi un utérus d'où la compréhension et la discipline ont vu le jour. C'est même, au plan social, un bon endroit pour jouer au Volleyball ou pour voir un bon film à petit prix.

En conclusion, de tous les points de vue, lorsqu'on focalise l'oeil de la caméra sur le Cégep, on voit l'image d'une présence essentielle dans la société moderne.

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